Après une solide carrière de journaliste, à la télévision, à la radio et dans la presse écrite, Francoise Gaujour débute la photo au Mali, dans les années 2000, attirée par les couleurs de l’Afrique.
Son travail photographique invite à méditer les beautés de la planète. La photographe cherche à colorier le monde, autant parfois qu’a témoigner.
Elle nous propose ici sa série sur le mythe américain.
« De nombreux réalisateurs de cinéma ont été influencés par l’ambiance des tableaux d’Edward Hopper, parmi eux David Lynch. Dans cet album je me suis laissée influencer, à la fois par Hopper et par Lynch.
Lynch s’inspire de Hopper pour cette subtile intemporalité, pour la couleur, pour le travail du cadre. Le cinéaste emploie l’expressionnisme de la couleur comme un filtre qui déforme la réalité. Dans ce style « Hopper, » Lynch réécrit cette appartenance délicieusement « années 50» de l’image, même si l’action se déroule aujourd’hui. Il est captivé par ce portrait du mythe américain d’après guerre que transmet Hopper à travers ses toiles. Les reflets radieux de l’Amérique profonde, ses habitants tranquilles. Ces rêves « d’American Way of life » de l’ouest endormi. Les toiles d’Hopper révèlent une société en pleine mutation : elles indiquent le cadre de vie des classes moyennes dans la première moitié du XXè siècle. Elles montrent la solitude dans les grandes villes. Et des personnages mélancoliques d’une certaine Amérique en train de disparaître. A quel moment une époque cesse-t-elle vraiment d’exister ? Peut être quand le public est nostalgique de cette représentation vieillotte du rêve américain de carte postale. »